Aujourd'hui j'ai envie de remercier quelqu'un de tellement particulier pour moi. Quelqu'un avec qui j'ai tout rejoué. Mes plus belles partitions comme mes plus grandes blessures.
Et même des vieux schémas archaïques dont je ne connais pas la cause. Quelqu'un avec qui j'ai passé tant de bons moments, mais aussi que j'ai rejeté tant de fois. Pourquoi ?
Car chaque fois que je la pointais du doigt pour lui faire porter la responsabilité de ce que je vivais, elle me renvoyait à moi-même.
Alors j'ai voulu faire mon chemin sans elle. Lui prouver que j'étais capable de réussir, d'accomplir des merveilles toute seule, comme une grande.
Mais peu importe que je coupe, que je la rejette, que je la repousse, elle semblait m'aimer encore davantage. Mon rejet semblait la renforcer dans sa capacité à aimer.
Et c'est cet amour qui chaque fois a fait céder les barrages, a fait couler des larmes sur mon visage. Des larmes de gratitude et de pardon, des larmes d'abandon.
J'ai ainsi pu accepter ma vulnérabilité et mon impuissance à aimer autant qu'elle. Moi qui me croyait si capable pourtant. J'étais si petite à ses côtés.
Et c'est le jour où j'ai compris cela que je lui ai fait de la place dans ma vie. J'ai décidé de l'accueillir à la maison pour grandir à ses côtés. Et sa plus grande leçon a été l'humilité.
C'est ça qui m'a soigné. C'est ça qui m'a guéri de mes plus grandes blessures narcissiques. J'ai donc lâché la lutte, les combats, et surtout les "je sais".
Et j'ai embrassé l'abandon, la vulnérabilité et les "je ne sais pas". Je me suis humblement inclinée devant elle admettant qu'en toute occasion elle savait mieux que moi.
Et oui mon âme c'est à toi que je veux dire merci. Merci pour ton amour, pour cette renaissance, pour cette résilience.
Jamais je n'aurais pu faire cela toute seule. J'ai fait dans de détours qui m'ont épuisée. J'ai couru la plaine par monts et par vaux remportant des médailles.
Je me suis perdue maintes fois alors que toi tu étais confortablement installée au coin du feu à boire un chocolat. Toi que je n'entendais plus et qui pourtant me chuchotait à l'oreille les directions à prendre. J'étais beaucoup trop agitée pour t'entendre.
Alors si tu le veux bien aujourd'hui j'ai décidé de m'asseoir à tes côtés pour siroter un thé. Et si tu es inspirée je me relèverai pour te servir.
Audrey Lutz, autrice et conférencière, initiatrice des cercles d'écriture Les Plumes d'Or et de la méthode Le corps qui Écrit.