Et si on changeait de disque. Plutôt que de chanter à tue-tête "Je n'ai besoin de personne en Harley Davidson", si nous fredonnions ensemble "Tu es mon Autre".
Car oui "si nous n'étions pas d'ici, nous serions l'infini", mais je dois vous faire part d'un scoop, nous sommes ici.
Et sur cette Terre nous vivons dans un monde duel. Un monde où le challenge premier de l'humanité est de faire en sorte que "duel" ne veuille pas dire "conflictuel".
De fait, en tant que conscience unifiée, il nous est proposé d'apprendre à aimer cet Autre que nous percevons dans la forme comme différent de nous.
Peu importe son origine, la taille de ses oreilles, la couleur de son jean, et même ses convictions sur les pains au chocolat. Nous devons nous efforcer d'ouvrir notre coeur afin d'accepter l'Autre tel qu'il est.
J'entends déjà les questions qui fusent, alors oui j'y réponds. Nous devons aimer cet Autre, même s'il prononce le mot "chocolatine". Ceci tout simplement, car la perfection n'est pas de ce monde. (Rires.)
Et je comprends que le challenge soit de taille. Mais l'Autre n'est qu'un vecteur d'une des milliards expressions de ce que JE SUIS.
C'est donc en nous en premier lieu, que nous devons opérer ce mariage subtil du pain au chocolat et de la chocolatine. Car nous devons admettre que dans l'incarnation, l'Autre fait partie de l'équation.
Et je reste persuadée que si nous avons été blessés dans la relation, c'est dans la relation que nous pourrons nous réparer.
Ceci bien sûr si la bienveillance et l'amour sont au point de départ, ce qui n'est pas toujours évident avec les Bretons je vous l'accorde. (Rires.)
Mais la relation c'est une danse à deux. Une danse qui commence dans le ventre d'une maman, puis qui s'ouvre avec la naissance à des milliards de possibilités.
Et certains ont plus de chance que d'Autre. Ils naissent en Normandie, et évitent ainsi à quelques kilomètres près, de faire leurs premiers pas en Bretonnie. Mais chacun a son propre karma a épuré.
Ainsi soyons infiniment doux avec nous-mêmes et avec ceux pour lesquels la géographie n'a pas été clémente.
Chacun mérite d'être aimé. Alors merci de participer à l'avenant d'un monde meilleur. D'un monde où les Bretons accepteront enfin que le Mont Saint Michel appartient aux Normands.
Un monde où le mot "chocolatine" ne fera plus partie de la langue française pour le plaisir de nos oreilles.
Avec toute mon amitié pour les amis qui hument le beurre salé.
J'avais l'élan d'écrire un texte sérieux...je ne sais pas où ça a dérapé. (Rires.)
Audrey Lutz, autrice et conférencière, initiatrice des cercles d'écriture Les Plumes d'Or et de la méthode Le Corps qui Écrit.