Rire de soi, de ses mécanismes, de ses répétitions. RIRE. Voilà la voie de l'accueil véritable, la libération absolue. RIRE est un accomplissement. Car la joie est là quand on rit, la douceur de l'instant peut alors s'exprimer.

Nul besoin de refaire le passé encore une fois, on agit d'ici. Seulement d'ici. Es-tu capable de rire de cette énième épopée ? De ce cycle qui semble sans fin ? Es-tu capable de le VOIR et de lui prendre la main ? Car dans l'absolu tout va bien. 

Si dans ton corps c'est la tempête, dans le coeur il y a pétole. Et c'est là que tu peux venir te reposer autant de fois que nécessaire. Aux Baléares de ton Être, dans cet interstice entre ton coeur et le reste du monde.

Ne t'en fais pas, tu avances à grands pas, c'est une période particulièrement remuante. Mais ne rejette pas l'autre si durement, lui aussi il fait du mieux qu'il peut au coeur de sa tempête.

C'est pour cela que nous sommes sans cesse invité à VOIR ce qui se joue en NOUS pour ne plus projeter à l'extérieur. L'Autre c'est moi. Il n'y a pas d'autre en vérité, puisque je suis une conscience unifiée. Alors qu'est-ce qui dans mon univers est encore agité ? Qu'est je n'ai pas encore pacifié en moi ? Car tout se passe toujours en moi.  

J'ai peur, j'ai de la rancoeur, j'aimerais que les autres soient différents, j'aimerai être différent, j'aimerai que la réalité soit différente ? Tout est OK. Il s'agit juste d'observer, de VOIR et de conscientiser. Je suis fragile. Mon état émotionnel est borderline. Alors c'est bien normal que j'ai de la difficulté à accueillir les émotions de l'autre, puisque je suis déjà submergé par mon propre océan de peurs et de terreurs.

C'est pourquoi chacun doit prendre soin en premier lieu de son embarcation, puis oser s'exprimer. Ne rien garder réprimé pour que l'énergie circule. Nous avons le droit de ne pas être "parfait". Car qu'est-ce que la perfection ? Est-ce que notre nature humaine est imparfaite ? Non elle est. Elle est ce qu'elle est. Neutre au regard du divin.

C'est pourquoi nous avons le droit d'être éprouvé, d'être fatigué, de vouloir être ailleurs. Ca n'enlève absolument rien à notre valeur. Et puis de toute façon une fois que cela est VU, nous sommes ICI dans la perfection de l'instant tel qu'il est.

Dans nos pieds, dans nos mains, dans notre plume. Parce qu'ECRIRE ça fait du bien. Alors quand plus rien ne va, pourquoi ne pas coucher sur le papier tous ses tracas ? Pour les VOIR, pour prendre de la distance avec eux, comme on prend de la distance avec un ami qui nous déborde émotionnellement.

Ecrire pour se libérer, écrire pour VOIR, écrire pour guérir. Car oui, l'écriture est une voie puissante de guérison, j'en fais l'expérience tous les jours. Ecrire en écoutant ses pieds, en lâchant la tête, en riant, en pleurant, en se sentant vivant. Car quel dommage d'attendre que le ciel soit bleu pour se mettre à écrire ! Quel dommage de louper les ondées, les chants du tonnerre, les averses impromptues, les arcs-en-ciel inopinés !

Car la Vie se rit de nos théories, de nos "je sais", de nos "on verra ça demain". La Vie jaillit dans l'instant, dans son expression crue, dans son mouvement brut. Il n'y a pas de brouillon de la Vie, c'est du direct en permanence. Aucune possibilité de préparer ou d'anticiper maintenant. Maintenant jaillit sous une nouvelle forme à chaque instant. Alors comment inventer le nouveau, quand lui même passe son temps à nous surprendre ?

Est-ce que je suis OUVERTE à la nouveauté ? Suis-je capable de rire de moi, de mes schémas récurrents, de mon envie de tout contrôler ? Est-ce que l'océan essaye de retenir ses larmes ? Est-ce que l'enfant essaye de retenir ses vagues ? Non bien entendu ! Tout jaillit dans l'instant. Tel un feu d'artifice aux couleurs uniques de maintenant. Tel un bouquet final qui n'en finit pas de se réinventer.

Ainsi suis-je capable de cesser mes jugements assassins à l'égard des autres et de moi-même ? Suis-je capable de cesser mes "Oui mais...demain" ? Ou suis-je encore campée sur mes positions, persuadés d'avoir raison ? Je le rappelle une nouvelle fois, n'oublions pas de libérer notre Idéfix ! 

Car la Vie n'attend pas. La Vie c'est ici, alors ne tarde pas. JOUE. Joue avec tes rires, joue avec tes larmes, joue avec tes pensées désuètes, tes élans inavoués. Ris de toi ! Amuse toi ! Observe le bien-fondé de ta pensée tel un spéléologue aventureux. Plonge dans cet univers sombre Ô combien majestueux ! 

JE NE SUIS PAS CELA. Répète après moi. JE NE SUIS PAS CELA. Je ne suis pas ces jugements sur mon père, sur moi, sur la Vie telle que je pense qu'elle devrait être. JE NE SUIS PAS CELA.

JE SUIS LE SILENCE EN AMONT. JE SUIS LE SOUFFLE CONTINU DE LA VIE, SA RESPIRATION.

Sens-tu cette opportunité de respirer à plein poumons ? TOUT EST LA. Ici et maintenant tout y est. Nul besoin de refaire le passé, tout s'est rassemblé ici.

Alors qu'observes-tu ? Tu es fatigué ? Tu as besoin de t'allonger ? Mais en es-tu vraiment sûr ? Est-ce qu'au contraire tu ne devrais pas plutôt aller marcher, ou appeler cet ami auquel tu pense depuis jeudi ? Oser tout simplement ce petit pas dans le mouvement, qui te permettra de faire recirculer ton énergie ?

Qu'est-ce que tu sens ? Qu'est-ce qui résonne en toi ? Ecoute ta petite voix intérieure, même si ça déroute le mental.

Tu es capable de bien plus que ce que tu imagines sache le. C'est parfois de ne pas faire qui rend les choses difficiles. Alors OSE ! Ose explorer le mouvement et le non-mouvement. Ose cette voie du juste milieu sans te juger, ni te culpabiliser.

Ton passé t'a gonflé ? Et bien faisons RISETTE ensemble ;-)

Audrey Lutz, autrice et conférencière, initiatrice des cercles Les Plumes d'Or et de la méthode Le Corps qui Écrit.